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120 VOYAGE AUX SOURCES de S. Joâo d’El Rei, que l’on place, de ce côté, les limites du Sertâo ou désert ; mais le pays commence bien plus tôt à être peu habité. Entre la fazenda appelée Capào das Flores, éloignée de 6 legoas et demie du Rancho do Rio das Mortes et celle du Capitào Pedro, je ne vis qu’une ha bitation dans un espace de 2 lieues et demie ; le lendemain, je rencontrai une seule personne; le surlendemain, je n’a perçus même pas un voyageur. 11 existe encore des minières en exploitation dans les terrains qui avoisinent le plus le Rancho do Rio das Mortes Pequeno et S. Joâo d’El Rei; mais celles des environs de Tamanduâ et de Piumhy sont aujourd’hui entièrement abandonnées. On cultive la terre , on élève des bestiaux et l’on engraisse des cochons. A peu près depuis l’habitation du Capitào Pedro, située à 9 lieues du Rio das Mortes, je vis, dans toutes les fazendas, un grand nombre de ces der niers animaux, et ce sont eux qui forment la principale richesse des environs de Formiga. Il faut, dans les habitations, être continuellement en guerre avec eux, et, en certaines circonstances, surtout, ils sont d’une impudence très-embarrassante. Je vais dire en deux mots quels sont les soins qu’on leur donne. On ne tient point enfermés les femelles, les verrats et les jeunes ; on les laisse errer en liberté autour des fazendas; deux fois le jour, on leur donne du maïs en épis, et, tous les deux mois, une petite portion de sel délayé dans de l’eau ; on examine de temps en temps s’ils n’ont point de blessures, et on les guérit avec du mercure doux. Quant aux pour ceaux châtrés que l’on veut engraisser, on les soigne davan tage ; on les enferme, pendant le jour, dans un curral, et, pendant la nuit, on les fait entrer sous un hangar où l’on