graphie botanique, un saule assez élevé que les gens du pays me dirent être indigène, et qui, effectivement, crois sait dans un lieu où l’on n’apercevait aucune trace de cul ture. Cette espèce est probablement le SalixHumboldtiana. Deux rivières portent le triste nom de Rio das Mortes. Celle qui le communique au Rancho a été distinguée par l’épithète de Pequeno, parce qu’elle est moins considérable que l’autre ; elle se jette dans le Rio das Mortes Grande, près la fazenda de Barra (confluent), située à quatre legoas du rancho, et à une demie du village de Conceiçào. Quant au Rio das Mortes Grande, il a son confluent près d’Ibilu- runa, dans le Rio Grande. Je dois dire que, dans l’usage habituel, les habitants du pays suppriment les épithètes distinctives des deux rivières. Firmiano m’accompagnait dans la promenade que je fis sur les bords du Rio das Mortes Pequeno. Tout à coup je le vois de loin reculer avec effroi, et il me crie : Voilà un serpent très-méchant. Je m’approche et j’entends , au mi lieu des feuilles desséchées, un bruit presque semblable à celui que fait le serpent à sonnettes en secouant sa queue. Bientôt je vis la tête du reptile s’élever au-dessus de l’herbe ; nous coupons une grande gaule , mais nous ne parvenons à tuer l’animal qu’après lui avoir donné un très-grand nom bre de coups. Je l’apportai à la maison , et, quoiqu’il fût mort, sa vue fit reculer de frayeur tous ceux qui l’aper çurent. Il appartenait à l’espèce qu’on appelle dans le pays Urulû , et qu’on regarde comme extrêmement dange reuse (1). (1) Ce serpent faisait partie de l’immense collection qu’à mou arrivée en France je remis au muséum de Paris I. 7