eaux de carrière ou d’imprégnation. 5 Le délitement à la suite de la gelée, des pierres de con structions appelées gélives, est le résultat de l’eau qui y était interposée. Déjà Dolomieu avait signalé des faits de ce genre dans son mémoire sur l’Art de tailler les pierres à fusil 1 . « Le silex pyromaque, dit-il, est quelquefois trop humide au sortir de la carrière; alors on le fait sécher; mais si, par une trop longue exposition à l’air et au vent, il avait perdu une certaine humidité souvent très visible lorsqu’on le tire, alors il ne peut plus être taillé en pierre à fusil ; il casse mal. » Et plus loin, page 558 : « Lorsque les cailloux (silex) sortent de terre, ils con tiennent quelquefois trop d’humidité, que l’on aperçoit en les fendant et qui se rassemble en gouttelettes. On ne peut alors les tailler comme il faut; les caillouteurs les font alors sécher quelques heures, l’été au soleil, l’hiver au feu; mais lorsqu’ils ont été trop longtemps exposés au soleil ou au grand air, tels que ceux que l’on trouve sur la terre, ils ne peuvent plus être taillés. « Les ardoisiers des Ardennes disent que les blocs de schistes séchés ne se travaillent plus aussi facilement; que leur fissilité est moindre et le déchet de fabrication plus grand. 11 est possible de remédier à cet inconvénient, et les ouvriers ne manquent pas de le faire, en mouillant légère ment le schiste sur la tranche. L’eau doit pénétrer dans la pierre, car une goutte isolée s’élargit très vite et disparaît rapidement. » Des expériences ont été faites par d’assez nombreux obser vateurs pour mesurer la quantité d’eau de carrière corres pondant à diverses roches. Dictionnaire de chimie de l’Encyclopédie méthodique, t. V, p. 551 et suivantes.