de ia Nature. 85 venir aux enfans le goût du merveilleux ? il leur faut des contes de Fées, et il faut aux hommes des poëmes épiques et des opéra. C’est le merveilleux qui fait l’un des grands charmes des statues antiques de la Grece et de Rome, qui représentent des héros ou des dieux , et qui contribuent, plus qu’on ne pense , à nous faire aimer les histoires anciennesl de ces pays. C’est une des raisons natu relles à apporter au président Hénault, qui s’étonne qu’on aime mieux les his toires anciennes que les modernes , et sur-tout que la nôtre : c’est qu’indépen damment des sentimens patriotiques qui servent au moins de prétextes aux intri gues des grands chez les Grecs et les Romains, et qui étoient tellement in connus aux nôtres, qu’ils ont souvent bouleversé la patrie pour les intérêts de leur maison , et quelquefois pour l’hon neur d’une préséance ou d’un tabouret ; il y a un merveilleux dans la religion des anciens , qui console et éleve l’homme , tandis que celui de la religion des Gau lois l’effraie et l’avilit.' Les dieux des Grecs et des Romains étoient patriotes comme leurs grands. Minerve leur avoit donné l’olivier, Neptune le cheval. Ces dieux protégeoient les villes et les peu ples. Mais ceux des Gaulois étoient ty rans comme leurs barons ; iis ne proté geoient que les druides. Il leur falloit des D 6