DE LA NATURÏ. 7Ï gion , à quelle éducation barbare ne sont- ils pas abandonnés. De la Pitié C’est le sentiment de l’innocence qui est le premier mobile de la pitié ; voilà pourquoi nous sommes plus touchés des malheurs d’un enfant que de ceux d’un vieillard. Ce n’est pas } comme l’ont dit quelques philosophes, parce que l’enfant à moins de ressources et d’espérances ; car il en a plus que le vieillard, qui est souvent infirme et qui s’avance vers la mort, tandis que l’enfant entre dans la vie : mais l’enfant n’a jamais offensé ; il est innocent. Ce sentiment s’étend aux animaux mêmes, qui nous touchent sou vent plus de pitié que les hommes, par cela seul qu’ils ne sont pas nuisibles. C’est ce qui a fait dire au bon Lafontaine, en parlant du déluge , dans la fable de Philé- mon et de Baucis : • • • » Tout disparut sur l’heure. Les vieillards déploroient ces séveres destins : Les animaux périr ? Car encor les humains , Tous avoient dû tomber sous les célestes armes. Baucis en répandit en secret quelques larmes. Ainsi le sentiment de l’innocence déve loppe dans le cœur de l’homme un carac tère divin qui est celui de la générosité. Il ne porte point sur le malheur en lui- même , mais sur une qualité morale qu’il D a