_ \ 74 Etudes trer. Ces vérités sublimes et éternelles nous semblent tellement empreintes dans le cœur humain , qu’elles nous paroissent etre les principes mêmes de notre senti ment , et se manifester dans nos affec tions les plus communes comme dans nos passions les plus déréglées. Du Sentiment de l’Innocence. Le sentiment de 1 innocence nous éleve vers la Divinité, et nous porte à la vertu. Les Grecs et les Romains faisoient chan ter les enfans dans leurs fêtes religieuses et les chargeoient de présenter les of frandes aux autels, afin de rendre , par le spectacle de leur innocence , les dieux favorables à la patrie. La vue de l’en fance rappelle l’homme aux sentimens de la nature. Lorsque Caton d’Utique eut pris la résolution de se tuer, ses amis et ses serviteurs lui retirèrent son épée ’ et comme il la leur redemanda en se mettant dans une violente colere , ils envoyèrent un enfant la lui porter; mais a C œ r 5 Upt ' 0n ses ^emporains a voit étouffé dans son cœur le sentiment que devoit y faire naître l’innocence. Jesus-Christ veut que nous devenions semblables aux enfans : on les appelle jnnocens , non nocentes , parce qu’ils n’ont jamais nui. Cependant, malgré les droits {le leur âge et l’autorité de notre reli«