de la Nature. 67 seul des animaux qui soit obligé de se vêtir. Il y a , à la vérité , quelques in sectes qui se font des fourreaux , comme les teignes ; mais ils naissent dans des lieux où leurs habits sont y pour ainsi dire , tous faits. Ce besoin , qui est devenu une des plus inépuisables sources de notre vanité , est, à mon gré , un des_ plus grands témoignages de notre ^ misere. L’homme est le seul être qui ait honte de paroître nu. C’est un sentiment dont je ne vois pas de raison dans la nature, ni de similitude dans l’instinct des autres animaux. D’ailleurs , indépendamment de toute affection de pudeur , il est con traint , par la nécessité , de se vêtir dans tous les climats. Quelques philosophes , enveloppés de bons manteaux, et qui ne sortent point de nos villes, se sont figuré , un homme naturel sur la terre, comme une statue de bronze au milieu d’une place publique. Mais_ sans parler de tous les inconvéniens qui y affligent au-dehors sa malheureuse existence, comme le froid , le chaud , le vent, la pluie , je ne m’arrêterai qu’à une incom modité qui nous paroît légère dans nos appartemens, mais qui est insupportable à un homme nu , dans les plus douces températures ; ce sont les mouches. Je citerai à ce sujet le témoignage d’un homme dont la peau devoit êtr-e à l’é preuve : c’est celui du flibustier Rave-