>11 60 _ Etudes solidité, de leur mollesse, de leur cha leur et de fleurs autres qualités physiques. Quoique l’ouïe et la vue soient les sens directs de l ame , il n’ën faut pas con- dure cependant qu’un homme né sourd et aveugle seroit imbécile , comme on l’a prétendu. L’ame voit et entend par tous les sens. C’est ce que prouvent les princes aveugles de Perse , dont les doigts ont tant d’intelligence , au rapport de Chardin , qu’ils tracent et calculent tou- îes les figures de la géométrie sur des tablettes. Tels sont encore les sourds et muets , auxquels M. l’abbé de l’Epée apprend à converser. Je n’ai pas besoin de m’étendre sur les rapports intellectuels de l’ouïe. Ce sens est l’organe immédiat de l’intelligence ; c’est lui ) qui reçoit la parole qui n’appar- îient nu à 1 homme , et qui est, par ses modulations infinies , l’expression de toutes les convenances de la nature et de tous les sentimens du cœur humain. Mais il y a un autre langage qui paroît appar tenir encore plus particulièrement à ce premier principe de nous-méme , que nous avons appelé le sentiment : c’est la musique. Je ne m’étendrai pas sur le pou voir incompréhensible qu’elle a de calmer et d exciter les passions d’une maniéré indépendante^ de la raison , et de faire naître des affections sublimes , dégagées fie. toute perception intellectuelle ; set