de ia Nature. _ 3î inspira les premiers sermens ; il offrit les premiers enfans au Ciel , lorsqu’il n’y avoit point encore de loix politiques ; il rendit l’amour sublime et l’amitié géné reuse ; il secourut d’une main les malheu reux , et s’opposa de l’autre aux tyrans ; il devint le mobile de la générosité et de toutes les vertus. Content de servir les hommes , il dédaigna d’en être ap plaudi. Quand il se montra dans les arts et dans les sciences , il en devint le charme qui nous y ravit ; il y fit naître l’ennui quand il en disparut. C’est lui qui rend immortels les hommes de génie qui nous découvrent , dans la nature , de nouveaux rapports d’intelligence. Quand ces deux sentimens se croisent , c’est-à-dire , lorsque nous attachons l’ins- t j. nct . divin aux choses périssables , et l’instinct animal aux choses divines, notre vie est agitée de passions contradictoires. Voilà la cause de tant d’espérances et des craintes frivoles qui tourmentent les hommes. Ma fortune est, faite, dit l’un , j’ai de quoi vivre pour toujours, et il mourra demain. Que je suis misérable ! dit un autre , je suis perdu pour jamais ; et la mort le délivre de tons ses maux. On tient à la vie, disoit Michel Montai gne , par des bagatelles ; par un verre : oui, parce qu’on porte sur ce verre le sentiment de l’infini. Si la vie et la mort Çaxwssent souvent insupportables aux B 6