de ia Nature. 3* Cicéron et Plutarque remarquent qu tl n’y avoit pas un seul peuple, connu de leurs tems , chez lequel on n’eût trouve quelque religion. Le sentiment de la Di vinité est naturel à l’homme. C’est cette lumière que S. Jean appelle la lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde. Je reproche à quelques écrivains ( modernes, et même à des missionnaires, d’avoir avancé que certains peuples n’a- voient aucun sentiment de la Divinité. C’est , à mon gré , la plus grande des ca lomnies dont on puisse flétrir une nation , parce qu’elle détruit nécessairement chtz elle l’existence de toute vertu ; et si cette nation en montre quelques apparences, ce ne peut être que par le plus grand des vices , qui est l’hypocrisie ; car il ne peut y avoir de vertu sans religion. Mais il n’y a pas un de ces écrivains inconsidérés qui ne fournisse lui-même de quoi détruire son imputation ; car les uns avouent que ces mêmes peuples athées rendent, dans cer tains jours , hommage à la lune, ou qu’ils se retirent dans les bois pour y remplir des cérémonies dont ils dérobent la connois- sance aux étrangers. Le Pere Gobien , entre autres , dans son Histoire des îles Mariannes, après avoir affirmé que leurs insulaires ne reconnoissent aucune Divi nité , et qu’ils n’ont pas la moindre idée de religion , nous dit immédiatement après, qu’ils invoquent leurs morts qu’ils B 4