de la Nature. 15 soye\ le premier, suffisent seules pour bouleverser notre raison naturelle ; elles ne nous montrent plus le juste ou l’injuste que par rapport à nos intérêts person nels et à notre ambition \ elles nous attachent pour l’ordinaire à la fortune de quelque corps puissant et accrédité t et nous rendent indifféremment athées ou dévots , libertins ou continens , Car tésiens ou Newtoniens, suivant qu’il im porte à la cause qui est devenue notre unique mobile. Méfions-nous donc de la raison , puis que dès les premiers pas elle nous égare dans la recherche de la vérité et du bon heur. Voyons s’il n’est pas en nous quel que faculté plus noble , plus constante , et plus étendue. Quoique je n’aye à offrir dans cette recherche que des vues vagues et indéterminées, j’espere que des hom mes plus éclairés que moi les fixeront, et les porteront un jour plus loin. C’est dans cette confiance , qu’avec des moyens bien foibles, je vais m’engager dans une carrière digne de toute l'attention du lecteur. h)escartes pose pour base des pre mières vérités naturelles : je pense , donc j’existe. Comme ce philosophe s’est fait une grande réputation , qu’il méritoit d’ailleurs par ses connoissances en géo métrie , et sur-tout par ses vertus , sou argument de l’existence a été fort ap-