üi ia Nature. 16$ 'qu’elle me désigne , et non pas les grands , c’est à lui qu’elle attache toutes ies puis sances de la société , qui n existent que par lui et pour lui. Bien éloigne de notre politique moderne , qui piésente les peuples aux rois comme leurs domai nes , elle présente les rois aux peuples comme leurs défenseurs et leurs peres. Les peuples ne sont point faits pour les rois , mais les rois pour les peuples. Je dois donc, moi qui ne suis lien et qui ne peux rien , tendre au moins de tous mes vœux vers sa félicité. D’ailleurs, je dois rendre cette justice au nôtre, que je n’en connois point, en Europe , de plus généreux , quoique ce soit le plus misérable que j’y connoisse , à la liberté près. Je pourrais citer une multitude de traits de sa^ bienfaisance , si le tems me le permettoit. Nos beaux- esprits tirent souvent des caricatures de nos poissardes et de nos paysans, parce qu’ils n’ont d’autre but que d amuser les riches ; mais ils leur donneraient _ de grandes leçons de vertus , s’ils savoient étudier celles du peuple : pour moi, j y ai trouvé plus d’une fois des lingots d’or sur du fumier. J’ai remarqué, par exemple , que beau coup de petits marchands livrent leurs marchandises à un plus bas prix à un homme pauvre qu’à un riche ; et quand je leur en ai demandé la raison , ils mont