de la Nature. 15 s la sienne à cacher la honte de son origine. L’athée même , avec sa sagesse négative , est entraîné par cette impulsion, tn vain il se démontre le néant et la révolution de toutes choses : son cœur combat sa raison. Il se flatte intérieurement que son livre ou son tombeau lui attirera un jour les hommages de la postérité , ou , peut-être , que le livre et le tombeau de son ennemi cesseront de les recevoir. Il ne méconnoît la Divinité , que parce qu’il se met à sa place. Avec le sentiment de la Divinité, tout est grand , noble , beau , invincible dans la vie la plus étroite ; sans lui tout est foible, déplaisant, et amer au sein même des grandeurs. Ce lut lui qui donna 1 em pire à Sparte et à Rome, en montrant à leurs habitans vertueux et pauvres , les dieux pour protecteurs et pour conci toyens. Ce fut sa destruction qui les livra riches et vicieux h l’esclavage , lorsqu’ils ne virent plus d’autres dieux dans l'uni vers , que l’or et les voluptés. L’homme a beau s’environner des biens de la for tune ; dès que ce sentiment disparoît de son cœur, l’ennui s’en empare. Si son absence se prolonge , il tombe dans la tristesse, ensuite dans une noire mélan colie , et enfin dans le désespoir. Si cet état d’anxiété est constant , il se donne la mort. L’homme est Je seul être sen sible qui se détruise lui-même dans un. G 6