154 Etudes du merveilleux à l’homme, qui, par sa foiblesse naturelle, devroit toujours ram per sur la terre dont il est formé. Il ba lance en lui le sentiment de sa misc-re , qui l’attache aux plaisirs de l’habitude , et il exalte son ame en lui donnant sans cesse le désir de la nouveauté. Il est l’har monie de la vie humaine , et la source de tout ce que nous y trouvons de déli cieux et de ravissant. C’est de lui que se couvrent les illusions de l’amour , qui croit toujours, voir un objet divin dans l’objet aimé. C’est lui qui présente à l’am- jbition des perspectives sans fin. Un paysan ne semble désirer rien au monde que de devenir le marguillier de son village. Ne vous y trompez pas ! ouvrez - lui une carrière sans obstacle : il est palffenier , il devient brigand , chef de voleurs , général d’armées , roi , il finira par se faire adorer. Ce sera Tamerlan, ou Ma homet. Un vieux et riche bourgebis , .'cloué par la goutte dans son fauteuil , jn’a plus , dit-il, d’autre ambition que de mourir en paix. Mais il se voit revivre ^éternellement dans sa postérité. 11 s’ap- gplaudit , en secret, de la voir monter t à l’aide de son argent , par tous les éche lons des dignités et de l’honneur. Lui- même ne pense pas que bientôt il n’aura plus rien de commun avec elle , et que pendant qu’il se félicite d’être le prin cipe de sa gloire future , elle met déjà