de la Nature. 153 cette raison sociale _ qui ne dure qu’un moment ; mais ceux qui nous rendent Faction de la providence toujours pré sente. Voilà pourquoi Homere , Virgile, Xénophon , Plutarque , Fénelon , et la plupart des écrivains anciens sont im mortels , et plaisent à toutes les nations. C’est par cette même raison que les li vres de voyages , quoique la plupart écrits sans art , et quoique décriés pat une multitude d’états de notre société , qui y trouvent indirectement leur cen sure , sont cependant les plus intéressans de notre littérature moderne , non-seule ment parce qu’ils nous font connoître de nouveaux bienfaits de la nature , en nous parlant des fruits et des animaux des pays étrangers , mais à cause des dan gers de terre et de mer auxquels leurs auteurs échappent souvent contre toute espérance humaine. Enfin , c’est parce que la plupart de nos livres savans s’é cartent de ce sentiment^naturel , que leur lecture est si seche et si rebutante * et que la postérité préférera Hérodote à David Hume , et la mythologie des Grecs à tous nos traités de physiques * parce qu’on aime encore mieux entendre raconter des fables de la Divinité dans l’histoire des hommes , que de voir la raison des hommes dans l’histoire de la Divinité. Ce sentiment sublime inspire le goût G 5