148 Etudes vous même espérer ce prix de vos sacri fices ou inconnus , ou couvert sd’oppro- bres ? Pouviez - vous être flattés , dans l’avenir , des vains hommages d’un monde séparé de vous par des barrières éternelles ? Et vous , plus glorieux en core à la, vue de Dieu , citoyens obscurs , qui succombez sans gloire , à qui vos. vertus attirent la honte , la calomnie , les persécutions , la pauvreté , le mépris, de la part même de ceux qui dispensent les honneurs parmi les ' hommes , mar cheriez-vous dans des routes si âpres et si rudes , si une lueur divine ne luisoit à vos yeux ( 1 ) ? (1) Il est impossible d’avoir de la vertu sans religion. Je ne parle pas des vertus de théâtre qui nous attirent les approbations du public , par des moyens souvent si méprisables , qu’on peut bien les regarder comme des vices. Les païens eux-mêmes les ont tournées en ridicule. Voyez ce qu’en dit Marc-Aurele. J'entends oar vertu le bien qu’on fait aux hommes sans espoir de récompense de leur part, et souvent aux dépens de sa fortune, et même de sa répu tation. Analysez tous ceux dont les traits vous ont paru frappans; il n’y en a aucun qui ne vous montre la pivinité, éloignée ou présente. J’en citerai un peu connu , et, par son obscurité même, bien loyal. Dans la derniere guerre d’Allemagne , un capitaine de cavalerie est commandé pour aller au fourrage. Il part à la tète de sa compagnie , et se rend dans le quartier qui lui étoit assigné.