de la Nature. 141 phiques de leur territoire , et se con vaincre que leur rudesse ou leur douceur n’a aucune relation avec celles de leurs latitudes. D’autres observateurs ont prétendu que c’étoient les grands écrivains d’une na tion qui en déterminoient et en fixoient la langue ; mais les grands écrivains du siecle d’Auguste n’empêcherent pas que la langue latine ne se corrompît avant le regne de Marc-Aurele. Ceux du siecle de Louis XIV commencent déjà à vieillir parmi nous. Si la postérité fixe le carac tère d’une langue au siecle où ont paru de grands écrivains , ce n’est point , comme on le prétend , parce qu’elle est alors plus pure , car on y trouve autant de ces inversions de phrases, de ces dé compositions de mots , et de ces syn taxes embarrassées qui rendent l’étude métaphysique de toute grammaire en nuyeuse et barbare , mais c’est parce que les écrits de ces grands hommes étin cellent des maximes de la vertu , et nous présentent mille perspectives de la Divi nité. Je ne doute pas que les sentimens sublimes qui les inspirent , ne les éclai rent encore dans l’ordre et la disposition de leurs ouvrages , puisqu’ils sont les sources de toute harmonie. Voilà , à mon avis, d’où résulte le charme inaltérable qui en fait aimer la lecture , dans tous les tems, aux hommes de toutes les na-