T4<s Etudes bœuf du Bengale mugit comme celui de' l’Ukraine, et le rossignol fait entendre encore dans nos climats les mômes har monies que celles qui ravirent le poëte de Mantoue , sur les rivages du Pô. On ne sauroit dire, avec de célébrés écrivains , que les langues sont caracté risées par les climats ; car, si elles en éprouvoient les influences , elles ne chan geraient pas dans chaque pays, où cha que climat est invariable. La langue des Romains a été d’abord barbare, ensuite majestueuse, et est devenue à la fin molle et efféminée. Elles ne sont pas ru des au nord et douces au midi, comme l’a prétendu J. J. Rousseau qui a donné sur ce point trop d’extension aux loix physiques. La langue des Russes, dans le nord de l’Europe , est fort douce , étant un dialecte du grec ; et le jargon des provinces méridionales de la France est rude et grossier. Les Lapons qui habi tent les bords de la mer Glaciale, ont un langage qui flatte l’oreille ; et les Hottentots, qui habitent le ciimat très- tempéré du cap de Bon ne-Espérance , gloussent comme des coqs-d’inde. La langue des Indiens du Pérou est pleine de fortes aspirations et de consonnes qui se choquent. On peut , sans sortir de son cabinet, reconnoître les divers carac tères des langues de chaque peuple, aux noms que présentent les cartes géogra-