de la Nature. éprouve , par les hautes destinées de son enfant qui lui est présenté par un Dieu , et qui est couché dans un berceau de grappés de raisin et d’épis de bled , sym boles de la félicité de son regne. C’est ainsi que les grands maîtres ne se con- tentoient pas d’opposer mécaniquement des grouppes et des vides , des ombres et des lumières, des enfans et des vieil lards , des pieds et des mains ; mais ils recherchoient, avec le plus grand soin , ces contrastes de nos puissances intérieu res , qui s’expriment sur le visage de l’homme en traits ineffables , et qui dé voient faire le charme éternel de leurs tableaux. Les ouvrages de le Sueur sont pleins de ces contrastes de sentiment, et il y fait si bien accorder ceux de la na ture élémentaire , qu’il en résulte la plus douce et la plus profonde mélancolie.' Mais il a été plus aisé à son pinceau der les rendre, qu’il ne l’est à ma plume de- les exprimer. Je n’en citerai plus qü’uti exemple , tiré du Poussin , admirable par ses compositions , mais dont le tems a bien maltraité les conleurs. C’est dans son tableau de l’enlévement des Sabines. Pendant que les soldats Romains empor tent, à brasse-corps, les filles effrayées des Sabins, il y a un officier Romain qui en veut enlever une jeune et jolie f qui s’est réfugiée dans les bras de sa mere, Jl n’ose user de violence envers elle , et F 5