de la Nature.' m crate et Alcibiade en ont été de fameux exemples dans l’antiquité. Mais ces exemples mêmes prouvent pour moi. Socrate fut malheureux et vicieux dans l’âge où la physionomie prend ses prin cipaux caractères, depuis l’enfance jus qu’à l’âge de dix - sept ans. Il étoit né pauvre ; son pere voulup le contraindre d'apprendre le métier de sculpteur, mal gré sa répugnance. II fallut qu’un oracle s’opposât à la tyrannie paternelle. So crate avoua, d’après le jugement d’un physionomiste , qu’il étoit sujet aux fem mes et au vin, qui sont les vices où le malheur jette ordinairement les hom mes : il se réforma à la fin lui-même ; et rien n’étoit plus beau que ce philo sophe quand il parloit de la divinité. Pour l’heureux Alcibiade, né au sein de la fortune, les leçons de Socrate, et l’amour de ses parens et. de ses conci toyens , développèrent à la fois en lui la beauté de son corps et de son ame ; mais, ayant été à la fin entraîné dans le dé sordre par de mauvaises sociétés , il ne lui resta que la physionomie de la vertu. Quelque séduisant que soit son premier aspect, on y démêle bientôt la laideur du vice sur le visage des beaux hommes devenus médians. On y découvre, mal gré leur sourire, je ne sais quoi de faux et de perfide. Cette dissonnance se fait sentir jusque dans leur voix. Tout est Tome III, F