hî la Nature.' uï Ruines de la Nature. Lorsque les bruits de la fin du monde - se répandirent en Europe , il y a quelques siècles , une infinité de personnes se dé pouillèrent de leurs biens ; et il ne faut pas douter qu’on ne vît encore arriver la même chose de nos jours , si de pareilles opinions s’accréditoient. Mais ces ruines totales et subites ne sont point à crain dre dans les plans infiniment sages de la nature : rien ne s’y détruit, qui n’y soit réparé. Les ruines apparentes de la terre, comme les rochers qui en hérissent la surface en tant d’endroits , ont leur uti lité. Les rochers ne nous paraissent des. ruines que parce qu’ils ne sont ni équarris ni polis , comme les pierres de nos mo- numens ; mais leurs anfractuosités sont nécessaires aux végétaux et aux animaux r qui doivent y trouver de la nourriture et des abris. Ce n’est que pour les êtres vé gétatifs et sensitifs que la nature a créé le’ regne fossile ; et dès que l’homme en éleve des masses inutiles ces objets sur la surface de la terre , elle se hûte d’y imprimer son ciseau , afin de les em ployer à l’harmonie générale. Si nous considérons la fin et l’origine de ses ouvrages , ceux des peuples les. plus célébrés nous paraîtraient bien fri voles, 11 n’étoit pas besoin que les nations.