DE LA NATÜE.E. 10^ des cimetières ; elle s’étend avec les plaines et les collines d’alentour ; elle s’allie avec tous les effets de la nature, le lever de l’aurore, le murmure des vents , le coucher du soleil et les ténè bres de la nuit. Les travaux les plus rudes et les destinées les plus humilian tes , n’en peuvent éteindre l’impression dans les cœurs des plus misérables. “ Pen- » dant l’espace de deux ans , dit le Pereç » du Tertre , notre negre Dominique , » après la mort de sa femme , ne man- » quoit pas un seul jour , si-tôt qu’il » étoit revenu de la place , de prendre » le garçon et la petite fille qu’il en avoit » eus, et de les porter sur la fosse de la » défunte , où il pleuroit devant eux une » bonne demi-heure , ce que ses petits w enfans faisoient souvent à son imita- » tion ( Hist. des Ant. tr. 8 , ch. 1 y Ç. 4. ) Quelle oraison funebre pour une épouse et pour une mere ! ce ri’étoit ce pendant qu’une pauvre esclave. Il résulte encore de la vue des ruines „ un autre sentiment , indépendant de tonte réflexion ; c’est celui de l’héroïsme. De grands généraux ont employé pins d’une fois leur effet sublime , pour exal ter le courage de leurs soldats. Alexan dre engage son armée , chargée des dé pouilles de la Perse , à brûler ses baga ges ; et dès quelle y a mis le feu , elle est prête à le suivre au boqt du monde,.