DE LANatïï RE. 105 les ossemens de quelque ■ grande bêtfê féroce. Plaisir des Tombeaux. Mais il n’y a point de monumens plus intéressans que les tombeaux des hom mes , et sur-tout ceux de nos parens. Il est remarquable que tous les peuples na turels , et même la plupart des peuples civilisés, ont fait des tombeaux de leurs ancêtres le centre de leurs dévotions et une partie essentielle de leur religion. Il en faut excepter ceux dont les peres se font haïr des enfans par une éducation triste et cruelle , c’est-à-dire , les peuples occidentaux et méridionaux de l’Europe. Pa r-tout ailleurs, cette religieuse mélan colie est répandue. Les tombeaux des an cêtres sont, à la Chine, un des princi paux embellissemens des fauxbourgs des villes et des collines des campagnes. Ils sont les plus forts liens de la patrie chez les peuples sauvages. Quand les Euro péens ont quelquefois proposé à ceux-cï de changer de territoire, ils leur ont répondu : « Dirons-nous aux os de nos » peres, levez vous, et suivez nous dans » une terre étrangère ? » Ils ont toujours regardé cette objection sans solution. Les tombeaux ont fourni aux poésies d’Young et de Gessner des images pleines de charmes. Nos voluptueux qui revien nent quelquefois aux s'entimens dé la E S