En contemplant la terre, ces monts et ces rocs, parais sant assis là pour braver l’éternité, — ces mers et ces océans, qui malgré leur étendue et leurs mouvements de courants et de marées, conservent des limites si fixes et invariables, qu’elles semblent tracées par la main même du Créateur, disant : « jusqu’ici et pas plus loin; » — en voyant cela, nous nous sentons facilement portés à croire, qu’il n’y a d’incessamment variable et irrégulier que l’esprit de l’homme et ses diverses manifestations, et à dire de la nature qui nous environne, de la terre qui nous porte : — telle elle est sortie immédiatement des mains du Créateur et telle elle retournera dans le néant en vertu de la même Puissance qui l’en a tirée. Nous ferions là de la poésie, et c’est bien en effet par un âge poétique que la science a commencé. Mais des considérations de ce genre ne nous en ap prendraient pas grand’ chose sur le sujet, fussent-elles tout ce qu’il y aurait de plus sublime, de plus juste même, si l’on veut ; car il est au fond parfaitement exact de dire que la terre, telle qu’elle est, est l’œuvre du Créateur, quoique son développement successif ait été amené par les lois de la nature, puisque celles-ci ne sont évidem ment ni plus ni moins que l’expression de sa volonté, — mais, remarquons le bien, d’une volonté fixe et inva-