de la Nature. 49j de l’Europe. Ils descendirent dans le vaste bassin qu’elles renferment , et ils y virent une partie des arbres fruitiers qui devoien t enrichir un jour nos vergers. Les abrico tiers delà Médie et les pêchers de la Perse , bordoient , de leurs rameaux fleuris , les lacs et les ruisseaux d’eau vive qui l’arro sent. En sortant des vallées toujours ver tes de Cachemire , ils pénétrèrent bientôt dans les forêts de l’Europe et se reposè rent sous les feuillages des grands hêtres et des ormes touftus , qui n’avoient ombragé que les amours des oiseaux , et qu’aucun poëte n’avoit encore chantés. Ils traver sèrent les vastes prairies qu’arrose l’Irtis y semblables à des mers de verdure , et di versifiées çà et là de longs tapis de lis jau nes , de lisieres de ginzeng, et de touffes de rhubarbes aux larges feuillages : en sui vant ses bords , ils s’enfoncèrent dans les forêts du nord , sous les majestueux ra meaux des sapins , et sous les ombrages mobiles des bouleaux. Que de riantes val lées s’ouvrirent à eux le long des fleuves , et les invitèrent à s’écarter de leur route y en leur promettant encore de plus doux objets ! Que de côteaux émaillés de fleurs inconnues , et couronnés d’arbres antiques et vénérables, les engagèrent à ne pas aller plus loin ! Parvenu sur les bords de la mer Glaciale , un nouvel ordre de cho ses s’offrit à eux. Il n’y avoit plus de nuit ; le soleil tournent autour de l’horizon , et