12- # E 5t u d e s ' lpt qui va à l’occident, et à dix mille toises en avant de celui qui va vers l’orient. J’ai proposé cette objection à un habile astronome qui en fut presque scandalisé. Il me répondit, suivant la coutume de nos docteurs, qu’elle avoit déjà été faite, et qu’on y avoit répondu. Enfin, comme je le priai d’avoir pitié de mon ignorance , et de medonner quelque solution.il me cita l’ex périence prétendue d’une balle qu’on laisse tomber du haut du mât d’un vaisseau à la voile , et qui retombe précisément au pied ^ du mât malgré la course du vaisseau. “ La » terre , me dit-il , emporte de même yy dans son mouvement de rotation les yy deux boulets. Si on les tiroit perpendi— yy culairement, ils retomberoient précisé— yy ment au point d’où ils sont partis. » Comme les axiomes ne coûtent rien et qu’ils servent à, trancher toutes sortes* de difficulté, il ajouta celui-ci : “ Le mou- yy vement d’un grand corps absorbe celui yy d un petit. » Si cet axiome est véritable lui. repondis-je , la balle tombée du haut du mât dun vaisseau à la voile, ne doit pas retomber au pied du mât ; son mouvement doit être absorbé, non par celui du vais seau , mais par celui de la terre qui est un bien plus grand corps. Elle doit obéir uniquement à la direction de la pesanteur • et, par la même raison , la terre doit ab sorber le mouvement du boulet qui va avec elle vers l’orient, et le faire rentrer dans le canon d’où il est sorti.