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82 ARCHITECTURE CIVILE ET DOMESTIQUE. veaux que nous produisons à ce terme de notre travail seront une démonstra tion suffisante de notre assertion sur ce point : elles confirment également et le bon goût des artistes de ces temps, et le sens exercé de ceux qui savaient recourir à leurs inspirations , et enfin l’intelligente rectitude du jugement public qui savait alors encourager les uns et les autres par son approbation méritée. Des trois maisons que renferme la dernière gravure d’ensemble de notre tra vail sur Cluny, les deux qui sont placées à gauche sont attenantes l’une à l’autre. La troisième que nous avons rapprochée de celles-ci, quoiqu’elle soit située à une assez grande distance, dans une rue différente, a dû nécessairement rentrer dans ce cadre, à cause des rapports d’importance, de style et de date, qui sem blent en faire comme l’œuvre d’un môme maître. Notons, avant toutes choses, que nous retrouvons toujours la même simplicité de plan. De plain-pied, une seule pièce en avant, une autre en arrière, et deux autres en haut, auxquelles on parvient à l’aide d’un escalier droit en [lierre qui rampe le long d’un côté de l’habitation. Il n’y avait rien de plus dans le corps de logis spécialement des tiné à la demeure de la famille : car il ne peut être question de quelques acces soires, dépendances de service qui pouvaient être adjointes au bâtiment prin cipal au fond d’une cour toujours peu étendue quand elle existait. Le rez-de- chaussée tout autour était sans doute consacré aux affaires de ce petit négoce qui occupait une si large part de l’activité commune au moyen âge. Nous y voyons antérieurement deux larges devantures de magasin; l’une se distingue par l’ampleur de son ogive peu accusée, et l’autre se fait remarquer surtout par son linteau en pierre d’un seul jet, objet unique en son genre dans cette localité, et qui, par ce motif même de rareté, devait avoir sa place parmi nos choix. L’importance d'un tel morceau se trouve relevée encore par le voisinage de plu sieurs couronnements de portes qui, comme monolithes, sont loin d’avoir la même valeur, puisqu’ils n’ont guère en effet que celle d’un simple degré des escaliers de ces maisons. Partout ailleurs, les plates-bandes de cette étendue étaient formées de poutres en bois qui n’avaient pas moins de solidité, si nous en jugeons par leur intégrale conservation. Nous avons restitué les fermetures avec leurs châssis de vitraux en losanges, et les trois divisions de l’embrasure, l’une servant d’entrée et les deux autres recevant les marchandises exposées au-dessus de l’appui en forte maçonnerie qui les limitait inférieurement. Nous voici revenus encore à ces percées à jour qui portent l’air et la lumière dans des galeries plus longues que larges, et propres à recevoir tous les services domestiques. La première comprend quatre arcades assez hautes et parfaitement semblables entre elles, avec roses refouillées dans leurs tympans; elles sont séparées deux à deux par une colonnette qui se trouve redoublée au milieu pour apporter une plus grande résistance en ce point. Sept arceaux moins élevés et de moindre diamètre composent la seconde avec cinq colonnetles, plus deux fais-