56 ARCHITECTURE CIVILE ET DOMESTIQUE. a dominé dans cette contrée de l’Italie pendant toute la période du moyen âge, et qui serait d’une application aussi simple que facile et peu dispendieuse dans nos ■contrées. Il ne nous a pas été possible de nous procurer des renseignements historiques sur le palais Buonsignori : les archives municipales sont restées muettes sur ce point, et les archéologues les plus distingués de ce pays n’ont pu, de leur côté, nous rien apprendre de précis à ce sujet. On pense que cet édifice fut élevé, aux frais de la république de Sienne, vers la fin du xm e siècle, et donné par elle à un général du nom de Squarcia Lupo, en récompense d’éminents services qu’il rendit à sa patrie. La physionomie générale de son architecture se rapproche beaucoup de celle du palais public de la même cité. Celui-ci date du commen cement du xiv e siècle; les quelques années seulement qui les séparent nous expliquent assez comment l’un a réagi sur l’autre de manière à s’y reproduire avec un grand nombre de ses Ira ts principaux. C’est ce que nous montrerons plus tard dans les deux livraisons que nous devons consacrer au monument civil le plus important de la ville de Sienne. L’aspect d’ensemble de l’édifice que nous venons de décrire, nous donne le regret qu’il n’ait pas été simplement appelé casa ou maison , comme la demeure des Connestabile à Pérouse. L’origine de sa possession , si glorieuse pour celui qui en fut investi, plus encore peut-être que son importance, lui ont valu la dénomination de palais. Ses nobles et simples proportions, sa modeste éten due, sa décoration si heureusement ménagée, sont autant de caractères de perfection qui permettraient de reproduire aisément ce beau type dans une de nos villes de second ou même de troisième ordre : ce sont aussi ces côtés sail lants des constructions italiennes du moyen âge qui rendraient possible leur appropriation à, nos goûts, à nos usages, ainsi qu’aux bq£oins et aux exigences de nos récentes fortunes. Cherchons donc peu à peu à sortir de nos modes vulgaires de bâtir, et sachons, sans détriment pour les intérêts parci monieux de notre temps, mettre à profit les traditions artistiques d’un pays et d’un passé si féconds en beautés de tous genres.