51 ARCHITECTURE CIVILE ET DOMESTIQUE. sur lesquelles on étendait les tapisseries ou les draperies employées à la déco ration de la façade. Deux anneaux en terre cuite , placés à la rencontre des petites arcades, servaient sans nul doute au même usage En entrant un moment à l’intérieur pour examiner ces baies du premier étage, nous trouverons, au lieu d’un arc ogival, un arc en segment de cercle très-surbaissé : c’est toujours la même construction qu’aux arcades du rez-de- chaussée; seulement les trois petites arcades ont nécessité un arrangement un peu différent, et l’arc surbaissé n’est visible qu’à l’intérieur. Il n’existe plus aujourd’hui aucune des fermetures anciennes; mais on a imité ou copié selon toute apparence les châssis du moyen âge, lorsqu’on a été obligé de les refaire: il nous a donc été possible de les reproduire dans notre feuille de détail. Des dormants en bois étaient reliés aux murs et aux colonnettes par des scellements en fer, et les fenêtres ne s’ouvraient que dans leur partie carrée, la portion ogivale ou trilobée restant toujours fermée. Le deuxième étage est entièrement semblable au premier; on comprend faci lement ici la raison de cette similitude voisine de la monotonie. Lorsqu’on bâtit en terre cuite, le prix de la matière est peu de chose, comparé à celui des moules. La grande variété des modes de bâtir en pierre au moyen âge était donc nécessairement bannie des constructions en terre cuite, et, sous peine de faire de grandes dépenses, il fallait se contenter d’un petit nombre de modèles. Ainsi, pour le palais Buonsignori, il n’a du être fait qu’un seul moule pour les orne ments des grandes arcades, et deux ou trois moules pour les petites arcades, dans le but de varier la rosace qui les décore. Le couronnement de l’édifice se compose d’une arcature d’assez grande dimension, disposée comme celle des étages inférieurs. Des créneaux soutenaient un toit à chevrons fort saillants. Les vides entre les créneaux donnaient du jour et de l’air à un étage supérieur, qui n’était pas destiné à l’habitation, mais pou vait servir à différents autres usages. Aujourd’hui cette disposition n’existe plus; on a pensé que les créneaux étaient trop faibles pour supporter le poids de la charpente, et on a baissé le toit de plus d’un mètre; en sorte que l’écoulement des eaux est aujourd’hui difficile , et que le monument a perdu son caractère primitif. Il est à regretter que le propriétaire actuel n’ait pas suivi les conseils qui lui ont été donnés à ce sujet. La restauration qu’il a entreprise eût été à peu près irréprochable sans la mutilation que nous venons de signaler. Si, de l’extérieur, nous passons au dedans du palais, nous trouverons que presque tout a été changé, et que les étages nouveaux ne correspondent plus aux divisions anciennes; toutefois ces modifications ont été faites sans détruire les anciens planchers qui se retrouvent encore dans les greniers et sont parfaitement conservés. Ils se composent de poutres principales soutenues par des consoles en bois sculpté d’une grande richesse. Sur ces poutres maîtresses viennent se