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PALAIS BUONSIGNORI. 51 munication pour les transports étaient plus faciles et moins dispendieux. Mais parmi les édifices des époques antérieures, on ne pourrait citer à Sienne que le soubassement de quelques maisons destinées sans doute à porter des tours, et le grand palais Piccolomini qui soient en pierre. Tout le reste de la vieille ville est en brique et en terres cuites. Il ne faut pas tenir compte dans l’ensemble de quelques parties comme les bandeaux, les colonnettes et leurs chapiteaux en marbre blanc, ou en pierre; ces détails ne sont rien, si on les compare à la masse entière des murs et des fondations. Au nombre des constructions civiles où la brique et les terres cuites sont employées à l’exclusion presque complète des autres matières propres à con struire, il faut citer en première ligne le palais Buonsignori, situé à l’extrémité de la via San-Pietro, à Sienne. Nous avons préféré ce type à tout autre en commençant, parce qu’il nous présente des caractères d’immédiate application, que nous n’aurions pas rencontrés dans un autre choix. Sa belle façade se développe comme à regret dans la rue étroite d’où on la découvre. Ce n’est qu’en se plaçant à une plus grande distance, près du parvis d’une petite église du voisinage, que l’on parvient à juger un peu mieux de tout son effet. Sa longueur est de plus de vingt-trois mètres et demi. Trois grandes baies ogivales et quatre autres de môme forme mais de plus petite dimension, s’ouvrent au rez-de-chaussée. L’ouverture centrale de deux mètres et demi sert de porte d’entrée et donne accès à un vaste vestibule. Remarquons de suite la disposition des arcades, disposition qui est parti culière aux édifices, et aux maisons de cette ville. Nous ne sachions pas qu’elle se reproduise nulle part ailleurs. Comme mode spécial de construction, elle doit attirer toute notre attention. Toutes les arcades ogivales sont d’une bonne proportion; elles sont formées de claveaux en briques qui, ne convergeant point vers le centre des segments d’arcs de l’ogive, comme il arrive le plus souvent, sont au contraire tous dirigés vers le point d’intersection de la ligne de nais sance et de l’axe de l’ouverture. Ces claveaux sont simplement des briques ordinaires comme toutes celles de l’édifice, de vingt-neuf centimètres de lon gueur sur six d’épaisseur. L’ouvrier, avant de les poser, les a présentées une à une à la roue d’une meule à aiguiser, et les a amincies par le bout destiné à faire l’intrados de l’arc. Un cordeau partant du centre indique la direction à suivre pour donner l’incurvation convenable. Aujourd’hui encore, dans des construc tions analogues, on procède par le même moyen; du reste, à Sienne, l’on est resté familier, avec cette manière de procéder, en ce genre de travail. Pour enca drer cet arc ainsi disposé, on a établi de doubles claveaux en terre cuite : les uns tout à fait plats avec un ornement en rinceau sont placés contre les claveaux en brique; les autres composés d’une gorge accompagnée de denticules forment encadrement, et s’étendent en retour au-dessus du profil en marbre qui constitue