PALAIS BUONSIGNORI À SIENNE. TREIZIÈME SIÈCLE La province de Sienne est un des pays de l’Italie où les édifices du moyen âge présentent le plus de variétés sous le rapport des matériaux employés dans la main-d’œuvre. La brique, les terres cuites, la pierre et le marbre y sont combinés de la manière la plus habile et la mieux entendue à l’endroit de l’éco nomie. Il en est de même à Lacques, à Pise, et à Pistoie et autres lieux circon- voisins. L’abondance ou la rareté des matériaux a donc eu ici comme ailleurs une influence prépondérante sur l’architecture proprement dite. A Florence, au contraire, la facilité de se procurer des blocs énormes, a évidemment conduit les architectes à élever ces constructions colossales et massives, d’un aspect même un peu abrupt, dont le palais Pitli est l’un des plus remarquables exemples. Les carrières peu éloignées de cette capitale et les matériaux d’excel lente qualité qu’elles fournissent, nous expliquent ces différences marquées entre les villes d’un petit État comme la Toscane qui est traversée en tous sens par tant de montagnes et sillonnée par tant de ravins. En revanche, du côté de Sienne et des autres villes que nous citons avec elle, les terres se prêtent à merveille à la fabrication de la brique. Conséquents avec leur principe de convenance, et désireux avant tout d’atteindre une sage économie, les artistes du moyen âge ont voulu mettre à profit cette condition du sol qu’ils ne semblent en aucune façon avoir regardée comme un désavan tage sous le rapport de l’art. C’est par ce motif qu’ils ont construit les anciens quartiers des moyennes ou petites cités presque entièrement en briques, et en terres cuites d’ornement. Les palais de la renaissance dans ce pays, il est vrai, sont en pierre; c’est que déjà, au temps où ils furent bâtis, les moyens de com-