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FONTAINES DE VITEREE TREIZIÈME SIÈCLE Les fontaines sont, sans aucun doute, les monuments que leur utilité publique rendra de plus en plus nécessaires à l’avenir, soit dans nos grandes villes, soit dans nos moindres centres de population. Leur usage multiple, en répondant aux exigences de la salubrité et aux besoins de l’hygiène commune ; les condi tions de convenance et d’embellissement qu’elles remplissent ; le bien-être qu’elles ajoutent aux plus humbles situations de la société; les commodités inté rieures de la vie qu’elles procurent avec plus de facilité même aux classes éle vées, telles sont, entre autres circonstances, celles qui en feront sentir de jour en jour la plus grande nécessité et accroîtront incessamment leur nombre. Ce sont ces motifs principaux qui nous ont déterminé à ne pas rejeter plus loin la publication de plusieurs modèles recueillis par nous-méme dans un pays où les édilités ont peut-être compris le mieux l’importance de pareils travaux. Les types auxquels nous nous attachons de préférence aujourd’hui appartiennent tous à l’Italie : une ville de troisième ou quatrième ordre nous les a offerts ; et vraiment, c’est admirable de voir à quel degré d’active fécondité s’élevait, sous ce rapport, la puissance municipale dans ces petites agglomérations que le moyen âge concentrait entre leurs étroites fortifications pour les défendre. Pour choisir nos exemples, nous ne nous sommes point adressé à cette Rome si justement renommée par l’abondance et les merveilles de ses eaux qui, comme celles dont parle Bossuet, ne se taisent ni jour ni nuit. La triple rivière de sa Pauline au mont Janicule; ses larges cascades de la place Trévi; les Ilots bouillonnants des bassins voisins du Quirinal, les puissants jets des vasques de la colonnade de Saint-Pierre, ne sont point les œuvres que nous voulons pro poser à imiter. Laissons à la ville éternelle l’incomparable richesse, l’inimitable grandeur de ce genre de monuments qu’elle s’est plu à multiplier dans ses murs. Mais en passant, disons à son immortelle louange, que nulle capitale au monde n’a compris aussi largement qu’elle cet ornement indispensable. Elle a su, en effet, par ses grandioses créations, faire de ces objets comme le symbolisme en pierre des sources divines dont elle seule dispose. Ses places, comme la Navonne,