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FERME DE MESLAY. 31 (l’eau et à boudin, termine ce qui est comme le fronton de cette entrée monu mentale. Puis enfin, du sommet de ce triangle orné et de ses extrémités infé rieures partent des fleurons fort élancés que la grâce de leurs formes et la déli catesse de leurs sculptures dessinent admirablement dans le fond bleu du ciel. Ces choux terminaux, qui ont un peu plus d’un mètre et demi de hauteur, sont formés de plusieurs morceaux, retenus les uns aux autres par des goujons de fer, dont la rouille, inévitable phénomène d’oxidation, joue le rôle de corrosion lente que nous lui connaissons. Quelques-uns de ces remarquables ornements ont entièrement disparu; d’autres ont perdu la petite pyramide octogonale, à facettes courbes ou concaves, qui en faisait la pointe extrême, et l’on voit à présent sortir des faîtages la tige métallique qui devait les retenir, l u ou deux de ces pyramidions se sont cependant maintenus intacts et nous ont rendu facile la restauration de ceux qui manquent. Toute cette partie du couronnement de l’entrée est d’une irréprochable proportion et produit le plus agréable effet dans le paysage qui l’environne. Nous ne blâmerons point dans cette construction civile et rurale l’air d’église ou de chapelle de village que lui donne, un peu trop peut-être, la rosace en taillée dans le pignon. Ne serait-ce point là plutôt un mérite de plus ajouté à ses autres beautés? car elle aurait par là l’avantage d’exprimer en quelque sorte d’un seul trait son origine dérivant d’un institut monastique. La tendance cons tante de l’art, à la renaissance duquel nous vouons nos efforts, était de rendre saisissable extérieurement le sens et l’usage de tout ce qu’il produisait. Nous n’aurions donc point à nous plaindre ici, comme le pourrait faire une critique irréfléchie, de ce qu’une signification plus complète, une harmonie plus parfaite de rapports a été imprimée au frontispice même de l’œuvre que nous considé rons. D’ailleurs la grande et belle salle, qui avait précisément au premier étage la même étendue que le porche voûté en berceau, n’était-elle point un lieu de retraite pour l’abbé de Marmoutier et d’autres dignitaires du monastère venant visiter cette partie à si juste titre préférée de leurs domaines? La charpente ogivale qui la recouvre, et qui était jadis décorée de planchettes peintes; la vaste cheminée, en partie détruite à présent, élevée confre une des parois latérales; le tuyau circulaire qui continuait celle-ci en s’élevant jusqu’au niveau du toit; la simplicité élégante de tout ce qui servait d’ornement à cette pièce, la place qu’elle occupait comme point d’observation facile et ses diverses vues sur les cours et la campagne, suffisent pour montrer qu’elle était une portion recher chée du séjour des maîtres de ce lieu. Les constructions modernes substituées aux anciennes, et qui s’appuyant sur le flanc droit du portail, ne devaient pas se développer dans une moindre longueur que celles du côté gauche, se reliaient évidemment à ce centre que nous venons de décrire, comme point principal de l’habitation; en sorte que cette division des