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10 ARCHITECTURE CIVILE ET DOMESTIQUE. autant de zèle et presque avec autant de succès : ce qui suit nous le prouvera. Près de l’issue latérale de la chapelle, le bâtiment en retour renfermait une salle sous le patronage et la dénomination de saint François : elle était réservée aux gentilshommes que la pauvreté ou la maladie avaient visités. C’est au jourd'hui le noviciat, lieu retiré et béni, où se préparent dans le silence et la prière les dévouements les mieux éprouvés. Au-dessus, une pièce supplémentaire de même étendue s’appelle la Chambre-Dieu, touchante et religieuse désignation qui caractérisait bien son usage : elle servait dans les épidémies à recevoir le surcroît des victimes de ces funestes fléaux. On abordait ce refuge, dû à une si prévoyante sollicitude, par le promenoir supérieur qui l’isolait des autres divi sions destinées aux maladies habituellement régnantes. A la suite, au rez-de- chaussée, la salle Saint-Hugues, autrefois partagée par une grande arcade, est devenue l’infirmerie des femmes. Des peintures à fresque ont été exécutées sur ses murs, vers le milieu du xvn e siècle, par l’artiste Moellon. Balconi les a restau rées au commencement du nôtre. Outre les cinq fenêtres du fond, trois autres pratiquées en haut, au niveau de la galerie supérieure, versent la lumière sur cette composition, arrangement qui laisse voir que celte pièce occupe toute la hau teur du pavillon jusqu’au plafond qui la sépare des greniers. D’équerre avec celle-ci, non moins élevée qu’elle et double en longueur, se développe l’infirmerie des hommes, dite salle Saint-Nicolas. A ses extrémités sont deux anciennes cheminées qui ont subi bien des altérations successives. Comme dans la précédente, l’autel ici n’est plus appuyé contre une des parois; il s’élève libre, au milieu de l’espace, sur deux degrés. Nous allons trouver main tenant, vers le milieu de cette grande aile du midi, une belle cuisine d’une con servation presque intacte jusque dans ses détails. Elle reçoit le jour par trois ouvertures sur chacun de ses côtés libres; celles de la galerie sont l’ancienne porte, sans aucun changement dans sa forme, et deux fenêtres géminées qui, n’ayant point été jugées suffisantes, sont maintenant accompagnées d’une autre plus large et sans aucun caractère. Dans l’angle droit, en entrant, s’arrondit la cage d’un petit escalier ; on le gagne de la cuisine et de la galerie, avec la même facilité, pour monter à l’infirmerie des sœurs, ainsi placée près de tout ce qui est utile à ses besoins. Plus profonde que large, elle est divisée par deux colonnes en pierre qui supportent ses poutres à leur milieu et correspondent exactement au centre de l’âtre à double foyer ; le vaste manteau qui le recouvre contient tous les instruments appropriés, modèles originaux du genre : crémaillères, chenets ou landiers, broches, rôtissoir, triangles, trépieds, et d’autres ustensiles encore, tout porte le remarquable cachet de l’origine de la fondation. La garde vigilante des sœurs, leur soin de conservation ont empêché l’aliénation ou l’échange de ces spécimens d’instruments culinaires, qui sont loin d’être sans intérêt sous le rap port de l’art ou du métier de la dinanderie. La salle de Notr e-Dame, la dernière qui