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HOPITAL DE HE A UNE. soire nécessaire au service religieux est la sacristie, dont nous verrous l’intérieur traité avec ce soin recherché d’aménagement et de décoration qui en fait comme une sorte de petit trésor de la chapelle. Si nous franchissons maintenant les deux degrés de notre élégant portique de la rue, un simple passage ou couloir, corridor de peu de largeur, nous conduit à la grande cour. Vers le milieu de cet étroit vestibule , à droite, l’on voit deux portes : l’une est celle de l’escalier tournant qui monte à la flèche du grand comble; l’autre, plus avancée, est l’entrée du réfectoire des religieuses, suivi du salon de la supérieure, autrement appelée maîtresse, suivant l’usage de la communauté. En face, deux larges vantaux, accompagnés d’un tronc, et d’un bénitier comme pendant, annoncent un autre lieu : c’est la plus vaste salle de l’hôpital, ou plutôt, c’est l’Hôtel-Dieu lui-même, tel que le voulut son premier auteur. Si l’on se représente un spacieux et magnifique vaisseau, une nef d’église avec son sanctuaire, les tableaux transparents de ses verrières, sa voûte carénée, ses entraits, ses lambris, peints d’ornements simples et fortement accentués, sa grande ogive absidale aux rosaces flamboyantes, sa chaire, ses dalles tumu- laires , ses trois autels à l’orient, son jubé , couronné d’un triptyque, ses stalle en forme de loges évidées à jour, puis ses deux rangs de lits à ciel et à que nouilles enridelés de serge rouge, ses malades, ses infirmes, ses vieillards, les sœurs qui les servent, l’on embrassera alors du même coup d’œil tout ce que la foi et la charité peuvent réunir de plus saint, de plus grand et de plus beau sous un seul abri ; nous dirions presque dans un seul et même temple ; car ici le sanc tuaire et l’infirmerie ne sont séparés que par un rideau de boiseries légères; en sorte que la lampe qui brûle devant le tabernacle éclaire aussi de ses lueurs tout le reste de cette étendue. Voilà le tableau qu’offrait aux premiers regards cette maison de Dieu et des pauvres, habitants de la même tente ; voilà l’aspect saisis sant que présentait à l’origine cette splendide enceinte. C’était l’usage de cette contrée et de ces temps de réunir ainsi et la Divinité et la pauvreté, comme les deux extrêmes qui peuvent le mieux se rapprocher : l’hôpital de Tonnerre, avec sa grande salle terminée en abside, est un frappant exemple que Beaune, à plus de deux siècles de distance, a heureusement imité et transmis à plusieurs villes voisines. Fasse le ciel que nos fausses délicatesses ne changent en rien ces dispositions, qui laissaient le lit du pauvre mourant s’appuyer, pour ainsi dire, contre l’autel du Dieu vivant! Mais combien, depuis ces nobles inspirations de la charité, l’esprit de des truction n’a-t-il pas anéanti ou altéré les diverses parties qui constituaient ce merveilleux ensemble. La plus déplorable dégradation qu’il ait eue à subir est assurément celle qui a soustrait à la vue la voûte en bardeaux peints, soutenue par treize appuis de faîtage de plus de vingt-deux pieds de hauteur et autant