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HOTEL DE VILLE DE COMPÏÈGNE. 175 constitue cette sorte de piédestal, ayant en bas, sous un arc surbaissé, une porto à double panneau partagée par un petit trumeau ; un peu plus haut un beau cadran, et plus haut encore une ogive à demi ouverte supérieurement. Quatre tourelles rondes, également en pierre de taille, occupent les côtés d’angle jusqu’à la hauteur du toit principal; de là elles se continuent en bois recouvert d’ardoises et de lames de plomb profilées, et gagnent, par leurs extré mités, les versants des lucarnons de la pyramide centrale. Celle-ci, près des abat-sons de ses voisines attenantes, oiïre, suspendues à une poutrelle transver sale, les trois clochettes d’un de ces gais carillons qui marquent communément la marche du temps en subdivisions multipliées. Par-dessus les timbres aux notes variées et bien accordées se dressent trois statues de chêne, peintes de vives couleurs et figurant des personnages sin guliers. Elles se mouvaient autrefois, avec leurs longs marteaux, pour jouer, par leurs battements, un de ces airs simples tant aimés de nos pères. La vieille et grosse cloche, cachée par derrière au dedans, fondue en 1350, comme l’in dique le titre de son baptême, donnait aux quatre grandes divisions des heures le signal de ces harmonieux tintements. Il y a plus loin encore dans cette direc tion, comme à Anvers et ailleurs, de ces accords argentins dont les dépenses, dit-on, se sont élevées à des sommes surprenantes. Gardons avec soin celui que Compiègne nous a donné; c’est le seul qui nous reste, s’il n’est pas même le seul que notre pays ait jamais possédé. Plus modeste dans son développement, plus simple dans son originalité, la restauration qu’il appelle en deviendra plus facile à qui voudra l’entreprendre. Le plan par terre de ce bâtiment se trace aisément de lui-même. Un passage pour gagner la cour, un escalier à vis fortement épaulé en dedans, quelques pièces de service, une grande salle en bas; au-dessus, deux vastes salons d’apparat, une spacieuse bibliothèque : telle est, en grand, la distribution de l’espace compris dans ce principal corps de logis. Nous négligeons les dispositions accessoires qui se devinent assez bien à la première vue; et pour ne rien omettre d'impor tant, nous indiquerons seulement les galeries récemment élevées où une fortune rapide, étonnée d’elle-même 1 a rassemblé mille objets précieux des meilleurs temps et de tous les genres. Mais le trait frappant de l’édifice, malgré diverses irrégularités de sa façade, c’est l’heureux effet d’ensemble qu’il produit. L’ab sence d’un portail suffisant, des trumeaux inégaux entre eux, deux ou trois jours d’étude ouverts çà et là, sans symétrie, suivant le besoin, ajoutent plutôt encore au charme du tout. Si le développement général ne répond pas à l’idée qu’on se fait de l’importance d’une ville impériale, souvenons-nous que nos prédécesseurs s’en contentèrent ainsi que leurs clients, et qu’il dépendit sans 4. M. M. Vivenel, entrepreneur de bâtiments, dans sa prodigieuse prospérité, a voulu doter sa ville natale d’un riche Musée.