MAISON D’AGNÈS SOREL A ORLÉANS QUINZIÈME ET SEIZIÈME SIÈCLES. La maison de ce galant nom d’Agnès Sorel n’est point jusqu’à ce jour le premier sujet d’architecture de la renaissance que nous ayons mis au nombre de nos choix. Déjà nous avons pris à l’Italie une œuvre digne d’un des plus nobles héritiers du Bramante : la grande fontaine de Viterbe, création du beau génie de Vignole, a dû faire aisément pressentir que nos types n’appar tiendraient point à une seule époque de notre art occidental. Une série d’édi fices nouveaux vient s’offrir maintenant à nos études; et nous ne pouvions certes en annoncer mieux à l’avance la séduisante harmonie qu’en détachant dès l’abord de la couronne du xv c siècle, qui ne fut point sans gloire, l’un de ses plus charmants fleurons. Et, en effet, quoi de plus naïvement gracieux et simple que l’objet adopté par nous ici : en même temps qu’imaginer de plus original et de plus attrayant à la fois que ces hautes façades hardiment posées sur de trop minces jambages peut-être, ou bien encore sur de trop faibles fûts ; si bien que ces dissonances de proportions, s’il en existe, apparaissent à peine au regard le plus attentif, tant l’œil est flatté par l’heureux accord de toutes les parties entre elles dans ce merveilleux ensemble. Les traits saillants, les qualités précieuses de cette construction l’ont empreinte de caractères si distinctifs à son origine, que la tradition, plus juste sans doute et plus riante surtout que la science desséchée, a cru devoir l’attribuer à la simple sujette qui reçut un jour de son souverain subjugué le chevaleresque titre de Dame de Beauté* : double sens que la France de ces temps, dans sa délicatesse unie peut-être à un trop facile abandon, avait joyeusement accepté de son roi réveillé par l’amour pour courir enfin à la victoire. Vous prétendez, auteurs systématiques, critiques contradictoires, qu’Orléans ■I. Charles Vit lui avait donné le chàleau de ce nom, dont il existe encore quelques vestiges dans le parc de Vincenn es.