139 HOTEL DE VILLE DE BRUNSWICK. tion ne soient de cette époque; mais nous trouverons toujours entre les sculp tures et l’architecture des galeries une discordance de style manifeste et qui peut s’expliquer seulement par l’imitation exacte d’une partie de galerie déjà con struite à la plus belle époque du siècle précédent. L’histoire de l’hôtel de ville présente peu d’intérêt à partir de la fin du xv*siècle. Au mois de septembre 1569, à l’occasion de l’hommage solennel rendu au duc Jules, on couvrit d’une couche de peinture le vieil édifice. En 1671, le duc Rodolphe Auguste établit les foires, et afin d’avoir un local pour les magasins des marchands, il fit démolir la chapelle de Saint-Autor et la cuisine de l’hôtel de ville : les galeries du rez-de-chaussée furent murées et converties en boutiques, et enfin, tout l’édifice fut consacré au commerce pendant le temps des foires. Vers la fin du xvm e siècle, ce remarquable monument dont nous venons de retracer l’historique fut sur le point de disparaître: le rapport énergique du conseiller Gebhard le préserva seul de la mutilation que voulait lui infliger un locataire vandale : il s’agissait tout simplement de détruire les deux étages de galeries et de les remplacer par des constructions en bois qui auraient donné plus de loge ment. Une restauration générale fut entreprise en 1840, et vient de se terminer dans le cours de l’année 1852. Les galeries ont été ouvertes et réparées, la charpente a été refaite, on a enlevé l’escalier qui se trouvait sous la galerie, et on l’a reporté au nord. La grande salle qui s’étend du nord au sud a été entièrement décorée, deux poêles en faïence vernissée dans le style du monument y ont été établis. Cette restauration a dû coûter une somme considérable, et le gouvernement est d’autant plus à louer qu’il a accordé des fonds uniquement pour conserver et réparer un monument d’art fort curieux sans doute, mais qui est maintenant sans usage bien déterminé. Quant au mérite du travail de restauration, les parties exté rieures nous ont paru réparées dans le style de l’édifice; mais il n’en est pas de même de l’intérieur de la salle principale : la peinture des plafonds nous a paru peu harmonieuse, et les détails de la menuiserie lourds et massifs pour des portes exécutées dans le style du xv e siècle. Construit sur la place où se tient la célèbre foire de Brunswick, l’hôtel de ville se compose de deux corps de bâtiment qui se coupent suivant un angle droit plus deux degrés; sur les faces, au midi et au levant, s’ouvrent au rez-de-chaussée des arcades ogivales fort simples, mais d’un très-beau caractère et qui forment un magnifique soubassement. Le seul ornement de ses arcades est un profil vigoureux qui n’est pas reçu par des colonnettes, mais vient se perdre sur la face diagonale des piles inférieures. Au-dessus de cette galerie on en trouve une seconde qui est en communication avec toutes les pièces de l’édifice; sa disposition est fort originale et produit le meilleur effet. A trois mètres environ du sol de la galerie prend naissance un arc en plein cintre, qui n’est, à propre-