138 ARCHITECTURE CIVILE ET DOMESTIQUE. La galerie qui se poursuit dans toute la longueur de cette aile ne peut dater de cette époque puisqu’il est question d’un escalier extérieur placé contre les murs de l’édifice et par lequel on accédait à l’étage supérieur; une différence de niveau assez considérable qui existe à tous les étages et jusque dans la crête du toit fait voir clairement que ces deux ailes n’ont pas été construites d’un seul jet. Mais il nous est difficile d’admettre que les galeries aient pu être élevées à des époques différentes; leur style est tout à fait identique; et leurs formes sévères, le carac tère de la sculpture, tout nous rappelle les meilleurs monuments allemands de la première moitié du xiv” siècle. C’est là l’opinion de M. Kallenbach, le savant auteur d’un important ouvrage sur le moyen âge allemand; et bien que cette opinion ne s’appuie sur aucun document écrit, elle nous paraît cependant avoir de la valeur, au moins pour les galeries qui s’étendent sur les ailes de l’édifice. En 1396, le monument n’était pas encore fini, puisque nous voyons le conseil vendre cinq maisons pour sub venir aux frais de construction. En 1436, le pignon tourné vers le midi fut orné d’une girouette aux armes de la ville, et on disposa pour les archives le rez-de-chaussée de l’aile qui s’avance vers la Breiten strasse. Onze ans plus tard, Henri, maître maçon, fut appelé pour établir un système de chauffage, suivant toute apparence, dans la grande salle qui occupe toute l’aile principale. De 1455 à 1468, Henri Stenhorst fut occupé à des travaux considérables. Entre autres embellissements, on parle de dix-neuf statues en pierre des sculpteurs Hans Hessen et Hans Müller, d’images, d’écusaux riches armoiries, devers alle mands peints et dorés sur les façades par maître Cord. C’est donc seulement vers la fin du xv' siècle que fut complètement achevée la décoration de l’édifice qui nous occupe ; nul doute que les statues et certaines parties de l’ornementa-