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PALAIS GUINIGI A LUCQUES. 129 convenance, les Orsini, dont le nom nous rappelle celui de nos princes des Ursins, nobles débris de ces vieilles races alternativement guelfes et gibelines à leur gré, Il a dépendu de nous de porter plus loin nos recherches dans Varchi- vium, ouvert à notre curiosité. Mais l’assurance qui nous fut donnée qu’aucun acte ou contrat ne nous en apprendrait davantage sur notre sujet, nous empê cha d'user plus longtemps des offres qui nous étaient faites avec empressement. Puissions-nous un jour rendre procédés pour procédés à ceux qui nous ont traité avec cette courtoisie que relevait encore toute la grâce du langage ita lien. C’est notre vœu; il est sincère comme notre gratitude. Le soubas-ement du palais Guinigi indique assez clairement, malgré ses ré centes fermetures, l'usage auquel il était jadis consacré. Ce large espace, en touré d’arcades libres de tous côtés, était sans aucun doute réservé, suivant la coutume des grands, aux loisirs et aux promenades du public. Six grands arcs en plein cintre donnaient accès à tout venant sous ces abris aérés. Les trois pre miers à gauche éclairent aujourd’hui, par le haut de leur châssis, de vastes maga sins. Des briques tronquées, à la naissance des arcs, viennent s’appuyer obli quement aux assises des trumeaux ; vice de construction d’un effet disgracieux. L’arche du portail, plus haute, et construite en pierre de taille à claveaux de plus en plus profonds en s’élevant, affecte légèrement la forme de fer à cheval : elle a reçu des ornements spéciaux, une imposte et une retombée denticulées, qui la distinguent entre toutes; car ils ne se rencontrent même plus à la petite travée qui la suit, et qui avec ses doubles ou plutôt ses quadruples impostes, parvient à reprendre ainsi sous clef le niveau commun des ouvertures. Les piles qui séparent ces grandes baies sont en pierre de taille ; mais les arcs sont en briques, disposées sur deux rangs concentriques qu’une ligne ou bande de terres cuites, mises à plat entre eux, corrobore un peu avec intention de les orner. A l’origine de ces arcs, il existe des consoles, des tailloirs où venaient reposer par leurs extrémités les poutres et les barres de fer nécessaires en ce point pour appuyer des fermetures de fer battu : celles-ci se divisaient en deux parties, la supérieure, qui était fixé et décorée à son milieu d’un fleuron déli catement forgé, et l’inférieure, qui pouvait aussi bien se composer de volets ou de panneaux de bois mobiles à volonté que de grilles préparées pour s’ou vrir le jour et se fermer la nuit. La Renaissance a changé d’autres arrangements extérieurs : elle a voulu y ajouter, ou peut-être elle n’a fait que renouveler un banc de grès établi dans toute la longueur. Ce siège banal était dressé sans luxe au dehors des grandes habitations, suivant une coutume à peu près générale. Nous en avons retrouvé partout des restes on des traces. L’archéologue et le dessina teur sont peut-être les seuls aujourd’hui qui les rencontrent avec bonheur, puisqu’ils peuvent leur servir au besoin d’appui pour leur travail préparatoire. Si tel est leur dernier usage, c’est à nous au moins de regretter que ceux (pii 17