MAISONS DE PROVINS EN BRIE DÉPARTEMENT DE SEINE-ET-MARNE TREIZIÈME ET QUATORZIÈME SIÈCLES Qui le croirait, en ce temps d’incessantes démolitions et de réparations des tructives; à vingt lieues de Paris, point de départ depuis plus de soixante ans de tous les genres de renversements, il existe encore aujourd’hui une capitale de province, telle à peu près qu’elle sortit des habitudes civiles et politiques du moyen âge. Les édifices en ruines d’une époque méconnue et haïe ont été respec tés là où l’on pouvait s’attendre le moins peut-être à les voir survivre aux fureurs insensées qui s’attachaient jusqu’aux pierres de leurs fondements. Les ordres impitoyables d’un gouvernement qui avait brisé avec toutes les traditions comme avec tous les goûts artistiques du passé, ne les atteignirent pas. Provins, l’antique résidence des comtes de Brie et de Champagne, cité si renommée au moyen âge pour son industrie et son commerce, si elle n’est plus aujourd’hui qu’une petite ville déserte, abandonnée, n’en conserve pas moins cependant les débris nombreux de son ancienne grandeur. L’artiste et l’antiquaire se plaisent seuls à errer aujourd’hui sur ses remparts démantelés;' ils aiment à parcourir ces rues solitaires qu’animait autrefois une cour fastueuse et toute une considérable population de gentilshommes, de bourgeois, de mar chands, d’ouvriers et de soldats. Au commencement du siècle de saint Louis, la ville était tout entière sur la colline, et une ligne de fortifications, dont il reste encore des ruines, la séparait des faubourgs populeux qui s’étendaient dans la vallée. En 1230, le célèbre Thibault le Chansonnier, comte de Champagne, entoura les faubourgs d’une enceinte fortifiée qui vint se relier en deux points aux vieilles murailles de la ville haute, et compléta le système de défense de la place. Depuis cette époque de sa plus haute splendeur, Provins ne fit plus que décliner; ses fabriques per dirent de leur importance; sa population diminua rapidement , et les restes de