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PALAIS ARCHIÉPISCOPAL D’ALCALA I)E HÉNARÈS SEIZIÈME SIÈCLE. C’est encore à la terre étrangère, à de chaudes et poétiques régions que nous nous adressons aujourd’hui, non plus pour leur demander un sujet spécial de nos études, mais pour obtenir d’elles une notice plus variée peut-être et plus étendue. Nous voulons, à l’aide de nos souvenirs, retracer l’itinéraire que nous avons suivi, quand nous les avons parcourues, nous ari'êtanl à chaque grande étape pour recueillir nos impressions et les transformer en réflexions compa rées. Voyageurs dévoués à notre mission, nés j’oserais presque ainsi dire pour elle, comme l’hirondelle qui vole au printemps vers les climats qui l’attirent, nous ne pouvons résister à notre entraînement pour les zones favorisées de l’art, échauffées cl fertilisées de ses rayons. Mus par notre seul amour pour les œuvres d’une époque qui, grâce à la nôtre, ne sera plus dédaignée, souvent il nous a plu de chevaucher par monts et par vaux avec l’espérance certaine de rassembler les éléments nécessaires à l’accomplissement de notre tâche. Nous avons couru dans ce but à l’aventure, tantôt près de nos foyers, à travers cette Ile-de-France, source d’infinies beautés qui, elles aussi, auront leur Renais sance; tantôt plus loin que la patrie, errants çà et là avec confiance sous le soleil de l’Europe et presque de l’Afrique. L’Espagne nous était apparue dans nos désirs avec tous les charmes de sa chevalerie; et, comme toutes les poésies s’inspirent et s’exaltent mutuellement, à nous pèlerins de l’art et de l’archéologie, il nous vint à la pensée que tous les arts de l’esprit avaient dû fleurir à côté de tous les nobles sentiments du cœur. Notre attente fut-elle trompée? Non. Et pour tant, les longues guerres des Maures et des chrétiens, les désastres qui les sui virent , les sanglantes résistances des peuples et des princes aux nouveautés si fatales en religion, n’auraient-elles pas pu comprimer le culte du beau au milieu des terribles combats que se livraient toutes les facultés de l’âme sur cette terre des preux et des saints? 11 n’en fut point ainsi; l’histoire le témoigne. Des notes, des remarques recueillies partout avec soin, des impressions burinées au crayon, puis confiées 10