MAISONS DU XVI e SIÈCLE A ORLÉANS, A LISIEUX, A HALBERSTADT ET A VERNEUIL. MAISON DE BOIS A ORLÉANS. Quelle que soit sous nos yeux la dépression toujours croissante de l’art par l’in dustrie, quel que soit l'affaiblissement du culte du beau, en présence des plus vulgaires intérêts, nous ne pouvons nous arrêter à la triste pensée que l’avenir ne préparera pas une destinée meilleure à ce qui fut l’honneur de nos devanciers. L’espérance que nous exprimons nous a toujours soutenus dans nos recherches, sinon pour en tirer un avantage d’application immédiate, du moins pour dis poser ceux qui nous suivront à mettre à profit les éléments recueillis par nos soins. Il était temps pour un grand nombre de nos sujets de les arracher à une destruction irréparable. Il n’est pas de jour qui ne vienne donner raison à nos efforts; il n’est pas d’heure qui ne nous apporte un encouragement à pour suivre notre marche, puisque chaque instant devient, pour ainsi dire, un arrêt de mort pour des objets que nous pouvions longtemps encore croire à l’abri de toute atteinte. Au moment même où nous commençons d’exposer notre série de maisons du xvi e siècle nous apprenons que l’une d’elles a disparu. Hier elle était encore debout pour le dessinateur; par des difficultés d’es pace, elle ne pouvait s’offrir aux impressions de la lumière. Aujourd’hui elle n’est plus; sa démolition est complète. La cognée qui l’a construite est de venue l’instrument de sa chute ; car il faut plus d’habileté, de science de dé truire, plus de recherches de moyens, pour abattre une construction en bois qu’il n’en faut pour toute autre; et nul soin, j’en suis sûr, n’aura manqué au renversement qui vient de s’accomplir à Orléans. Le pouvoir municipal l’avait prescrit pour imposer ses rigides alignements; le dernier maître de cette humble mais belle demeure n’a pu la défendre plus longtemps contre les en vahissements de la voirie. En la cherchant encore dernièrement, nous n’avons plus trouvé que son emplacement libre : sur quelques pieds de terrain un grand vide s’était fait. Ne s’est-il pas rencontré un amateur, un appréciateur intel ligent qui ait recueilli avec soin les restes de cette habitation pour la relever