MAISONS DU XV e SIÈCLE. 117 angulaire des fondations et parrain d’une grande artère de la ville, ne vien drait-il pas à notre aide pour appuyer une opinion que nous ne pourrions bien établir après tout, sans plus ample informé dans les titres de possession. On ne connaît aujourd’hui ni celui qui fit élever cette construction, ni l’archi tecte qui l’exécuta. Chacun, de son côté, faisait de son mieux et s’inquiétait peu du retentissement de son nom. La durée, une certaine grâce, la convenance étaient tout ce qu’on demandait. On ne niera pas que ces trois conditions n’aient été bien remplies. La charmante corbeille à jour suspendue à l’encoignure de la maison ; la délicatesse de ses accolades et des festons qui la décorent à la naissance de son attique; les pinacles, les choux, le fleuron, les personnages couchés en retombée sur le ventre et sur le flanc à la partie supérieure de l’encadrement de la plus belle croisée; les simples biseaux de tous les meneaux et croisillons; le bandeau de pierre finement sculpté, qui accuse tout alentour la séparation des étages, puis enfin l’emploi, si heureusement combiné, des matières prises ou faites sur place par une sage entente de l’économie, sont autant de motifs qui nous ont déterminé à montrer dans cet exemple tout le parti qu’on peut tirer des plus simples moyens pour produire d’assez heureux effets. Nous avons l’espoir ou plutôt la confiance de n’être point désavoués.