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DE LA SUISSE. 195 trémité, a Lucerne, où elle reprend Ton premier nom. La navi gation de ce lac pafle pour dangereufe, à caufe de la quantité des chaînes de rochers efearpés &: prefqu’à pic qui l’en- vironnent. Le mugiffement des vents , les échos, le rcbôn- dilTcment, la réflexion de l’air agité qui fe répètent d’un retranchement de rochers a l’autre , infpirent la frayeur. Le danger même augmente, parce qu’on ne peut aborder que dans peu d’endroits, & qu’on ne peut même, qu’avec de grandes peines , être fecouru par les habitans du pays , lorfqu’il furvient un ouragan. On ne tient alors que diffici lement le large , pour ne pas fe brifer contre les rochers des côtes, & il fe détache quelquefois, fur-tout dans le prin temps , des pierres énormes de la cime des montagnes limi trophes, qui, dans leur chute, peuvent écrafer ou fubmerger les barques à leur paflage le long de ces montagnes. Ajoutons que fi les bateliers ne font pas allez intelligens pour fe régler fur les variations des vents qui régnent fur ce lac , ou fi quelquefois ivres ils hauftent trop les voiles , tandis qu’ils devroient les tenir baiflees, les voyageurs courent de grands rifqucs. Il eft d’ailleurs des faifons où la navigation eft plus ou moins dangereufe : en général depuis W'eggis par Kujf- nacht, jufqu’a Lucerne , on peut aborder prefque par tout. Malgré ces objets à réflexion, la navigation fur ce lac eft peu interrompue pour le tranfport des marchandifes de YAllemagne & de la Suifle en Italie, & pour le retour des marchandifes d’Italie par le mont Saint-Gothard, en Suifle Sc en Allemagne. Difons auffi un mot de la pêche dans ce lac ; elle y eft copicufe en poiflons délicats & recherchés, particulièrement du côté d’Uri, d’où l’on tire les plus grofles lottes de la Suifle. Du côté de Sta.n\-Jlai, l’on pêche de la Tome I. B b