DE LA SUISSE. 4 tf r Grec Agon. Feftus nous apprend aufti dans Ton vocabu laire , qu Agon fignifioit en Latin la viêtime que les Em pereurs immoloient, avant que d’entreprendre quelque expédition. Saint Jérome dit toujours Agones Marty ram, pour lignifier les combats des Martyrs. M. de Riva^ in féré de toutes ces lignifications , qu’elles conviennent parfaitement au lieu où tant de milliers d’hommes ont verfé leur fang pour Jefus - Chrijl. Le même 'Savant prouve que Tarnade, que la Carte Théodofienne place à douze milles d’Odlodure, & à quatorze milles du Perte locos , c’eft-à-dire, de la tête du lac Léman ou de Genève, n’a pu qu’être l’endroit qui porta depuis le nom d'Agaurie: ce ne font point deux lieux dilférens (76) ; car la Lé- gende des Martyrs Thébéens, publiée en $24 , porte, qu' Agaune eft diftant de douze milles d’O&odure ; & Saint-Eucher le place à quatorze milles du lac Léman. Le Martyre de la Légion Thébéenne arriva en 302 : M. de Riva^en a fixé l’époque d’une maniéré irréfragable. Ce même Savant rapporte à S. Théodore , Evêque du Vaîlais, les commencemens du Monaftere qui porta depuis le nom d’Agaune , & qui dans fon origine étoit appelé Tar nade : il place cette origine vers l’an 360. On peut lire les preuves qu’il en donne dans fa difiertacion. Après avoir rapporté l’exiftence du Monaftere d’Agaune dans le V e fiecle, & fon rétablififement en 317 par Sigifmond, (76) M. d'Anville ( Notice de la Gaule, p. 637), penfe qu’Agaumim e'toit contigu à un lieu plus conlidérable , nomme Tarnates ou Tarnatæ, & que la réglé obfervée dans le Monaflare d'Agaune, a été appelle'e Tar- natenfis.