201 DE LA SUISSE. exige de chaque famille le cens annuel auquel elle eft taxée; les Confuls le remettent au Tréforier, qui en rend compte au Confeil. Locarno, en latin Locarnum , bourg ou jolie ville , aflez grande, bien bâtie , au bord occidental du lac Ma- jeur 9 dans une fituation riante. Les fortifications qu’il y avoit ont été rafées en i 73 i par les Suifles. Les habitans font partagés en Nobili, en Terrieri ôt en Cittadini : le bourg eft lavé d’un côté par le lac, & de l’autre par la Madia ou Maggia , qui fe jette dans le lac. Il eft aflis dans une plaine , au pied d’une montagne fort haute, à l’ifiue de cinq petites vallées. L’air y eft doux & pUr. Les mon tagnes qui l’environnent au nord ôc au midi, fervent à tempérer d’un côté la rudelïe ôc l’impétuofité des vents froids de bife , ôt la chaleur excelfive des vents du Jud. A Y occident ôc à Yorient le pays eft ouvert, ôt les vents y ont un cours libre. Comme Locarno eft la ville la plus grande qu’il y ait aux environs du lac Majeur, suffi eft- elle très - fréquentée par les Négocians, & il y a toutes les femaines de gros marchés, où l’on va de toutes les parties des Bailliages voifins , auffi-bien que des autres endroits de celui de Locarno. Il y avoit là autrefois un bon port quarré, flanqué de tours à fes quatre coins; mais il y a long - temps qu’il a été comblé par le gravier que la Mag gia y a arnmené. Il y avoit aufli dans cet endroit une forte- refie avec un palais, qui appartenoit aux Comtes Rujca, Seigneurs du pays ; mais elle fut démolie par les Suifles, ôc ils n’y laiflerent que le Palais, qui fert de réfidence aux Baillifs. Locarno eft au milieu d’un pays abondant en pâtu rages, en vin ôt en bons fruits; mais il manque fouvent de Tome XI. C c