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que dans une bonne garnifon , & dans îe courage de fes habitans. Morat avoit feize cent Suijj'es pour fa défenfe; ôc d’ailleurs, il s’en falloic beaucoup qu’on entendît alors l’art de prendre les villes comme ou l’entend aujourd’hui. Ajou tons encore, pour une derniere réflexion, qu'il ne faut peut* être pas juger de l’état où étoient les murailles de Mo rat , en l’an 1476, par celui où elles font aujourd’hui. Le temps confume toutes chofes, & trois cens ans ou envi ron , peuvent bien les avoir un peu endommagées. On voit dans la Maifon-de- Ville le portrait du Duc de Bour* gogne ; c’eft le même qui fut trouvé dans la tente de ce Prince. Il y paroît à demi-corps, la tête prefque rafée, comme celle d’un Moine, ôc avec un air très-fier. A un quart de lieue de Morat, on voit fur le grand che min ÜAvenche , cette Chapelle (16) fi célébré chez les (id) Cette Chapelle eft perce'e à jour des quatre côtés, 8c fermée par des grilles de fer: le nombre des oflemens dont elle éroit autrefois pleine, eft bien diminué. Le Voyageur François anonyme , qui écrivoit en 1781 fes Lettres fur la Suijfe, (tom. II, p. 4Ç, 46), a fait l'Obfervatton fuivante fur la Chapelle des Bourguignons. Il m'a çaruji furprenant que des os expnfés depuis- tant d'an ées à toutes les influences de l'air , aient pu fe conferver fans Je réduire en-poudre , que j’aime mieux penflr, quâ me fur e qu ils fe puivèrifent, les Suijfes , pour éternifer le fouvenir de leur viûoire , ont foin de regarnir ce charnier des os de leurs Cimetières. Mais n’en déplaife à l’Obfervateur , c’eft bien peuconnoîtrç le caraftere Suijfe, que de lui prêter une vanité auffi étrange, fur - tout de le croire porté à employer l’artifice pour perpétuer le fouvenir d’un fait fi mémorable, 8c tant de fois cité dans les hiftoires de l’Helve'tie. Voici la reponfe d’un Suifle à M. le Baron de Zut- Lauben fur la remarque de l’Anonyme. Il faut efpértr que l’Obfervateur retranchera, dans une fécondé édi tion de fes Lettres, une affection aujjî contraire à l'efprit d'une Nation qui s'eft tou jours piquée d’avoir plus en partage le bon fens que la rufe, qui d'ailleurs ne fe feroit pas attendu « une excurflon de ce genre de la part d'un François, l’ami naturel O Suilfes,