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DE LA SUISSE. 9Î à'Agaune en Valais, convoqué en $\6 par Sigifmond, Roi de Bourgogne, pour le rétabliffement de ce Monaftere, que ce Prince lui donna, entr’autres poffeflions, Curtis Muratto. Cette ville eft nommée dans les Chroniques [f) du onzième fiécle , Cajîrum ou Cajlellum Murtena, ou Murtuna, ou Murat. M. Walther opine aufïï que le nom allemand Wijlelach, qu’on donne à une prefqu’ifle formée par les lacs de Neuchâtel & de Morat, & par la rivière de Broyé, qui, en fortant du lac de Morat, va fe jetter dans celui de Neuchâtel, lignifie Wujle Lachen, c’eft-à-dire les Lagunes, la Mare, ou la partie fangeuje du lac. Ce Savant ajoute, que la quantité d’arbres enfévelis fous l’eau du lac, dans la partie qui fe nomme le Moos, ou le terrain, du marais , indique aflez quelle étoit la nature de ce pays dans les anciens temps. Le Bailliage de Morat appartenoit à Jacques Comte de Romont, de la Maifon de Savoye. Mais ce Prince ayant pris le parti de Charles , Duc de Bourgogne, contre les Suifles en 13.7 y , les deux villes de Berne & de Fribourg s’emparèrent de fes terres , ôc gardèrent ce Bailliage avec ceux de Grandfon 6c d’Echalens. Les autres Cantons, qui avoient aufii foutenu la guerre contre le Duc de Bourgo gne, répétèrent leur part dans le partage des conquêtes* Mais en 1484., ils cédèrent leurs droits fur Morat, Grand fon , Echalens êc Schwarzenbourg, aux villes de Berne & de Fribourg, par un Traité conclu à Munfter en Argeu, pour la fomme de vingt mille florins. Depuis ce temps , (5) De Hermann le Contrat, & de Hepidann. II y a auffi la ville de Mut rat, en latin Muratum, en Auvergne.
