DE LA SUISSE. 85 lui di&c le plus ancien des Landammes en préfence de toute l’affemblée 5 enfuite le Vice - Landammc ou Statthalter, le Tréforier &: les Secrétaires du pays réfignent auffi leurs char ges. C’eft dans les affemblées ordinaires & annuelles du peu ple qu’on nomme à ces emplois en même-temps qu’on y élit les Députés pour les diètes des Cantons, tant a Frauenfeld qu’au-delà des monts, & ceux qui, fuivant l’occurence des affai res , doivent être envoyés à des Cours étrangères ou dans les Cantons : on y élit auffi les Baillifs pour les bailliages Alle mands & Ultramontains, dont le tour pour la nomination tombe à la difpofîtion du Canton ; on y élit encore le Baillif du Val de Livenen qui appartient direélement au Canton. Ce font les anciens Landammes, chacun fuivant fon rang d’ancien neté , qui fur la demande du Secrétaire, donnent les pre miers leur avis & leur voix, puis le Secrétaire demande à tout le peuple fon choix pur &c libre. Il eft a obferver que dans toutes ces élections &c pour la décifion des affaires ma jeures de l’Etat, chaque patriote défigne fon opinion en éle vant la main. Les degrés de parenté ou d’affinité n’empê chent pas que dans ces cas, les pères, frères & fils puiffent opiner cnfemblc , quoique d’un avis unanime ou féparé. Pour mieux juger du nombre des voix & de leur prépondé rance , le grand Sautier & huit autres Huifficrs fe tiennent debout fur un endroit exhauffé, duquel ils peuvent calculer toute l’affemblée ; &: chaque fois que le Landamme Régent nomme les prétendans, ils obfervent la pluralité des voix pour l’un ou l’autre ; & quand la première, la fécondé & la troifième fois ils varient entr’eux fur le plus ou moins de voix, alors tout le peuple partagé en autant de fe&ions qu’il y a eu de voix différentes > fort de la place, U dans ce moment